Alexander Bergman présente Daemons of Grace à la Semaine de mode de Montréal
Quand la mode devient armure et art en mouvement
Le designer interdisciplinaire Alexander Bergman, diplômé du programme Fibres and Material Practices de l’Université Concordia et bientôt de la maîtrise en design de mode à Polimoda, affirme sa singularité sur la scène montréalaise avec une proposition radicale. Sa démarche, à la croisée de l’art et de la mode, interroge les récits portés par la matière et détourne les méthodes conventionnelles de construction et de présentation du vêtement.
Alexander Bergman
Le 23 septembre 2025, Bergman dévoilait sa collection printemps-été 2025, Daemons of Grace, lors d’un défilé exclusif au Studio Giovanelli. Un cadre intime qui plongeait les spectateurs dans un univers où performance et vêtement dialoguent sans hiérarchie.

Le designer interdisciplinaire Alexander Bergman, diplômé du programme Fibres and Material Practices de l’Université Concordia et bientôt de la maîtrise en design de mode à Polimoda, affirme sa singularité sur la scène montréalaise avec une proposition radicale. Sa démarche, à la croisée de l’art et de la mode, interroge les récits portés par la matière et détourne les méthodes conventionnelles de construction et de présentation du vêtement.
Inspirée par l’art japonais du Shibari, cette proposition dépasse l’esthétique pour interroger les notions de contrainte et de libération. Fidèle à sa volonté de brouiller les frontières disciplinaires, Bergman conçoit ses silhouettes comme des artefacts : à la fois fragiles et puissants, protecteurs et vulnérables.
« La mode est une forme de protection, une armure que nous portons pour nous sentir en sécurité et trouver la force d’affronter le monde », souligne le designer. Daemons of Grace devient alors moins une collection qu’un manifeste sur la dualité entre force et fragilité, surface et intériorité.
Chaque vêtement présentait cette tension entre fragilité et puissance. Les pigments appliqués sur des matières brutes métamorphosaient ces surfaces en textures délicates, travaillées par des plis et des drapés. Le mouvement s’incarnait dans des corsages prolongés de franges textiles, oscillant comme des sculptures aériennes. Certaines pièces s’imposaient comme de véritables objets conceptuels : un corsage assemblé de coquilles d’œufs reliées par de fins fils, fragile à l’extrême, ou encore l’utilisation subtile de la corde, motif récurrent, transformée en élément structurant du vêtement. Ces gestes traduisent une recherche où l’équilibre entre brutalité et raffinement devient terrain d’expérimentation.
Fondée en 2024, la marque Alexander Bergman s’affirme déjà comme un laboratoire de création. Plus qu’une griffe, elle se définit comme un espace où chaque saison se pense comme expérience totale, brouillant les limites entre mode, performance et installation. Avec Daemons of Grace, Bergman impose un regard critique sur le vêtement et confirme sa place parmi les jeunes créateurs qui redéfinissent les contours de la mode contemporaine.







Crédits photo :
modeMTL

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